Quand le même jour les journaux titrent « le nombre de morts sur les routes a bondi de 30,4% en septembre »(Le Parisien) et « les recettes des amendes des radars vont flamber en 2017 »(Le Parisien) comment l’automobiliste peut-il interpréter ces informations ? A quel sujet sera-t-il le plus sensible ? Vers quel article se tournera-t-il ?
En effet, vendredi 7 octobre deux informations tombent : le nombre de morts a augmenté de 30,4% au mois de septembre par rapport à la même période l’année dernière et selon les prévisions du gouvernement les recettes liées aux amendes devraient augmenter de 25% en 2017.
Quel sera l’impact de ces informations ?
Nous pouvons imaginer que la polémique radar-argent soit remise à l’ordre du jour. Le raccourci est facile puisqu’au vu des actualités, le nombre de PV augmente sans avoir pour conséquence de faire baisser la mortalité routière. Ce questionnement peut donc paraitre légitime. Toutefois, la question de l’argent est plus complexe que ce que l’on peut penser. Nous oublions souvent que le coût des accidents ne sera jamais amorti par les recettes liées aux amendes. Ceci dit, ce contre argument sera sans doute vite décrédibilisé par les « anti radar » qui nous expliquerons que les radars ne sont pas positionnés sur les routes dangereuses et que de toute façon, la vitesse n’est pas forcément la cause des accidents. D’ailleurs certains iront jusqu’à nous expliquer que de rouler vite est moins dangereux car ils ne « s’endorment pas » et histoire d’ajouter une couche dans l’exagération que ce sont ceux qui ne roulent pas vite qui sont dangereux.
Un autre point de vue
Dans une autre logique, nous pourrions penser qu’une augmentation de la répression s’explique par l’augmentation des accidents mortels. En effet, le lien entre vitesse et accidents mortels ayant été cent fois prouvé, un durcissement des contrôles de vitesse devrait permettre un abaissement des vitesses moyennes et donc de ce fait une baisse de la mortalité. Les prévisions annoncent d’ailleurs une baisse de cette vitesse de 78,5 km/h à 77 km/h en 2017. Certains peuvent se dire que cela ne changera pas grand-chose. Détrompez vous, toutes les études internationales ont montré qu’une baisse de la vitesse moyenne de 1% entraine une baisse de la mortalité de 4%.
Maintenant à vous de voir quelle information vous parait la plus crédible sachant que ce choix sera sans doute biaisé par vos pratiques… Votre attirance ou votre désintéressement pour la vitesse risque d’orienter vos idées et ainsi vous laisser séduire ou pas par les arguments des « anti-radar ». A titre d’exemple et pour faire une comparaison, un amateur de vin sera tout à fait disposé à croire son médecin (lui aussi amateur de vin…) sur le fait qu’il est bon pour la santé de boire un verre de vin tous les jours.
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